Friday 31 March 2017

Appel des écrivains croates en exil (1967)


Appel des écrivains croates en exil

Les écrivains croates vivant dans le monde libre, dans un appel que la Revue Croate publie ci-après en version française, se déclarent solidaires de leurs collègues dans le pays.

Au printemps dernier, un événement très important s'est produit en Croatie suscitant des échos remarquables dans toute la presse mondiale. Il s'agissait d'une Déclaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles, adoptée à l'unanimité à la séance plénière des écrivains croates le 15 mars 1967 à Zagreb et signée en outre par 18 institutions culturelles et scientifiques croates.

Dans les milieux officiels de l'Etat et du Parti, cet événement a provoqué des réactions diverses, souvent négatives et même franchement hostiles à la Déclaration, faisant des signataires de ce document la cible de toutes sortes d'attaques arbitraires. Par contre, l'opinion publique croate l'a accueillie très favorablement, témoignant ainsi de l'importance primordiale de la Déclaration pour la défense de l'originalité culturelle du peuple croate, de sa langue et de sa littérature étroitement liée à l'histoire de la culture littéraire européenne.

Solidaires des écrivains et de l'opinion publique croates, nous dénonçons en conséquence les agissements et les pressions étatiques du régime communiste yougoslave visant à remplacer la langue et la littérature croates par la langue et la littérature serbes qui, elles, datent en général seulement du siècle passé. En effet, c'st dans une atmosphère de pression politique qu'avait été organisée l'Assemblée de Novi Sad en 1954 adoptant une appellation irréelle et artificielle „la langue serbo-croate" et „la littérature serbo-croate", dont malheureusement les linguistes étrangers et les ouvrages spécialisés se servent souvent.

Vu la menace que l'esprit et les applications pratiques de „L'Accord de Novi Sad" faisaient planer sur le trésor le plus précieux d'un peuple, sa langue, les hommes de lettres croates ont courageusement entrepris — malgré un climat de répression politique — la défense des richesses littéraires croates traditionnelles et inaliénables. Considérée sous cet angle, la Déclaration fut et demeure un véritable cri en faveur de la liberté de la culture et de la création artistique, une aspiration vers la pleine expression d'un esprit libéral, européen et universel. Ce faisant, les écrivains et les intelectuels croates se sont posés en protecteurs des valeurs fondamentales de notre civraisation. La régime de Belgrade — en butte à des difficultés intérieures et extérieures qu'on connaît — a beau les calomnier et traiter leur intervention d'illégale, ils n'en représentent pas moins l'élite intellectuelle croate, fière de son passé culturel si vaillamment défendue dans la Déclaration de Zagreb.

C'est pourquoi nous, écrivains en exil, leur exprimons toute notre reconnaissance en les assurant dans cette lutte légitime de notre solidarité et de notre appui moral. A cette occasion nous adressons un appel catégorique à l'opinion publique mondiale, plus particulièrement aux hommes de lettres et aux institutions culturelles nationales et internationales, pour qu'ils interviennent en faveur d'un libre développement de la langue et de la littérature croates afin d'appuyer la cause de la liberté de la culture en Croatie.

Le 30 avril 1967, jour anniversaire de l'exécution des comtes croates Zrinski et Frankopan.

Luka BRAJNOVIC (Espagne)
Luka FERTILIO (Chili)
Alan HORIC (Canada)
Andrija ILIC (Angleterre)
Nada KESTERCANEK VUJICA (USA)
Lucijan KORDIC (Suisse)
Predrag KORDIC (USA)
Ivo LENDIC (Argentine)
Enver MEHMEDAGIC (Argentine)
Vinko NIKOLIC (France)
Borislav MARUNA (USA)
Antun NIZETEO (USA)
Glacijan RASPUDIC (USA)
Mirko COVIC (Autriche)
Krunoslav DRAGANOVIC (Autriche)
Jere JAREB (USA)
Bogdan RADICA (USA)
Stjepan RATKOVIC (Italie)
Franjo TROGRANCIC (Italie)
Dusan ZANKO (Venezuela)


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Croatian

Matica iseljenika i Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskoga književnog jezika - Ivan Čizmić

Deklaracija o Nazivu i položaja Hrvatskog Književnog jezika i emigracija – Joza Vrljicak

Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskog književnog jezika (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Apel hrvatskih književnika i pisaca u emigraciji – Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Od Baščanske ploče do zagrebačke Deklaracije (1076-1967) – Vinko Nikolić - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967
http://studiacroatica.blogspot.com.ar/2017/04/od-bascanske-ploce-do-zagrebacke_6.html

Borba za hrvatski književni jezik (1967) – Krsto Spalatin - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Spanish

Los croatas en defensa de su idioma nacional - Ivo Bogdan, Buenos Aires - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La declaración sobre la denominación y la situación actual del idioma literario croata - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

Proyecto de resolución de un grupo de escritores servios - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La lengua croata - Zdravko Sancevic, Caracas, Venezuela - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27


German

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appell kroatischer Schriftsteller im Exil - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


French

Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appel des écrivains croates en exil (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


English

Serbo-Croatian or Serbian and Croatian? Considerations on the Croatian Declaration and Serbian Proposal of March 1967 – Includes the Declaration Concerning the Name and the Position of the Croatian Literary Language - Christopher Spalatin - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York

Statement of the Croatian Academy of America Regarding the Zagreb Language Declaration (1967) - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York





Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles (1967)

Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles

La présente Déclaration a été acceptée à l'unanimité à la séance plenière de L'Association des Ecrivains Croates à la date du 15 mars 1967 à Zagreb. En outre, cette Déclaration a été signée par toutes les institutions littéraires et linguistiques croates, par tous les hommes compétents en la matière, dont il convient de relever les noms de l'écrivain Miroslav Krlela et du professeur Ljudevit Jonke, membres actifs du Parti communiste croate. En face de cette solidarité, le régime policier yougoslave — fondé sur des fictions de l'unité politique des Slaves du Sud en fonction de l'hégémonie des Serbes — n'a pas su trouver d'autre parade à la déclaration sur la langue littéraire croate que répression, mensonge et violence à l'egard des signataires de la Déclaration. Malgré toutes les exactions d'un régime méprisable, la Déclaration demeure un document indestructible de la haute conscience démocratique et patriotique de l'intelligentsia croate, qui — en union étroite avec le peuple dont elle est issue — défend courageusement le droit à l'autodétermination du peuple croate. — LA REVUE CROATE se fait un honneur et un devoir de livre ce texte — en version française — à l'opinion publique internationale.
LA RÉDACTION


La lutte séculaire des peuples yougoslaves pour la liberté nationale et la justice sociale a atteint son apogée dans les transformations révolutionnaires de la période 1941-1945. Les conquètes remportées par le peuple dans la lutte pour sa libération et celles acquises par la révolution socialiste ont rendu possible à tous les peuples et à toutes les nationalités de Yougoslavie d'inaugurer une nouvelle phase de leur existence historique. Selon les principes fondamentaux du socialisme, c'est-à-dire selon le droit de chaque homme de vivre affranchi de tout asservissement et le droit de chaque peuple à la souveraineté totale et à l'égalité absolue en face de toutes les autres communautés nationales, les Slovènes, les Croates, les Serbes, les Monténégrins et les Macédoniens ont formé l'union fédérale des six républiques socialistes pour garantir leur égalité réciproque, la fraternité mutuelle et la collaboration socialiste.

Le principe de la souveraineté nationale et de l'égalité absolue comprend aussi le droit de chaque peuple de garder tous les attributs de son existence nationale et de développer au maximum non seulement son économie mais aussi son activité culturelle. Parmi ces attributs, l'appellation propre dont se sert le peuple croate pour désigner sa langue nationale joue un rôle décisif parce que c'est un droit inaliénable de chaque peuple de définir sa propre langue par son nom particulier, même si, dans le cas d'un phénomène philologique, il s'agissait d'une variante linguistique ou d'une même langue qui dans sa totalité appartiendrait encore à un autre peuple. 

L'accord de Novi Sad a justement reconnu la base linguistique commune des langues littéraires serbe et croate, mais il n'a pas nié l'entité historique, culturelle, nationale et politique conférant à chaque peuple le droit d'user de son propre système linguistique dans la vie nationale et culturelle. Ces décisions ont été confirmées aussi par les textes constitutionnels et par le programme de la Ligue des communistes, guide politique de nos peuples dans la lutte révolutionnaire.

Bien que les principes fondamentaux de cet accord soient clairs, certaines imprécisions dans leur formulation ont permis d'éluder leur mise en pratique, de les déformer et même de les transgresser dans différents domaines de notre vie nationale et économique. On sait dans quelles circonstances ont réapparu chez nous les tendences .étatistes, unitaristes et absolutistes, qui ont révélé la nécessité de créer une langue d'Etat aussi, et ce rôle fut pratiquement dévolu à la langue littéraire serbe à cause de l'influence dominante du centre administratif de notre Etat. Malgré les décisions du VIIIe Congrès, de la 4e et 5e séance plénière du Comité central de la Ligue des communistes de Yougoslavie qui ont souligné, particulièrement de nos jours, l'importance des principes socialistes pour l'égalité de nos peuples, et par conséquent pour l'égalité de leurs langues aussi, cependant, par l'intermédiaire de l'appareil administratif et des moyens de communication publics (journaux fédéraux, Tanjug, radio et télévision dans les émissions communes, PTT, chemins de fer, littérature économique et politique, Actualités cinématographiques, formules administratives), de même que par la pratique linguistipue en usage dans l'Armée populaire yougoslave, dans l'administration fédérale, dans la législation, dans la diplomatie et dans les organisations politiques, on impose effectivement, aujourd'hui encore, une „langue d'État" et cela à un point tel que la langue littéraire croate est mise à l'écart et reléguée dans la situation injuste d'un dialecte local.

Ce sont avant tout les initiatives importantes de la réforme économique et sociale fondées sur les caractéristiques essentielles de l'autogestion propre à notre société socialiste qui nous obligent, dans la sphère de notre activité linguistique, littéraire, scientifique et culturelle en général, à entreprendre tout ce qui est nécessaire pour réaliser et traduire dans les faits le plus tôt possible les principes de notre système socialiste tels que nous les avons exposés.

En conséquence, les Organisations et Institutions cultureles et scientifiques croates soussignées considèrent qu'il est absolument nécessaire de prendre les mesures suivantes:

1. Introduire dans la Constitution et établir clairement et sûrement l'égalité des quatre langues littéraires, slovène, croate, serbe et macédonienne.

Dans ce dessein, il faut modifier la formulation de l'article 131 de la Constitution de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, lequel devrait être conçu dans les termes suivants:

“Les lois fédérales et les autres documents communs des organes fédéraux sont publié, en tant qu'actes authentiques, par l'État dans les quatre langues littéraires des peuples de la Yougoslavie: le serbe, le croate, le slovéne et le macédonien. Dans les communications officielles, les organes de la Fédération sont tenus de respecter les principes de l'égalité des droits de toutes les langues des peuples de Yougoslavie."

Il faut également stipuler que les droits des minorites ethniques à leur langue propre doivent être assures en notre pays.

La disposition constitutionnelle sur la langue „serbo-croate" ou „croato-serbe" telle qu'elle est formulée présentement prête à confusion à cause de ses termes imprécis: d'après eux, en effet, on pourrait considérer ces deux appellations, qui sont parallèles, comme synonymes au lieu de les interprêter comme le fondement de l'égalité du croate et du serbe dans leurs rapports entre eux comme dans leurs rapports avec les autres langues de Yougoslavie. Cette confusion rend possible l'imposition du serbe comme langue unique des Serbes et des Croates. De nombreux exemples viennent à l'appui de cette assertion. Comme preuve toute récente, on peut citer les Résolutions de la cinquième Assemblée de la Ligue des Compositeurs de Yougoslavie. Ces résolutions sont publiées parallèlement en serbe, en slovène et en macédonien, comme si la langue littéraire croate avait cessé d'exister ou comme si elle était identique à la langue littéraire serbe.

Les Organisations et les Institutions soussignées estiment qu'ainsi le peuple croate ne jouit plus de son droit légitime de représentation et qu'il est mis dans un état d'infériorité. Une telle situation ne peut nullement se justifier par le fait, scientifiquement incontestable, que les langues croate et serbe possèdent un fondement linguistique commun.

2. Conformément aux voeux et aux déclarations que nous venons d'exprimer, il est nécessaire d'assurer l'emploi de la langue littéraire croate dans les écoles, dans la presse, dans la vie publique et politique, à la radio et à la télévision lorsqu'il s'agit des affaires croates; les employés, les enseignants et les personnes en charge dans les offices publics doivent user officiellement de la langue littéraire du milieu où ils travaillent quelle que soit leur origine.

Cette Déclaration est présentée à l'Assemblée de la République socialiste de Croatie, à l'Assemblée de la République socialiste fédérative de Yougoslavie et à tous nos citoyens afin que, dans les travaux préparatifs au renouvellement de la Constitution, les principes exposés soient clairement formulés et afin qu'on garantisse leur application entière dans notre vie sociale.

Matica hrvatska (correspondrait à L'Académie des Inscriptions et Belles-lettres)
Association des Ecrivains Croates
Centre croate du PEN-Club
Societé croate de Filologie.
Section de Filologie de L'Académie des Slaves du Sud à Zagreb
Section de littérature moderne de L'Academie des Slaves du Sud
Institut linguistique de L'Académie des Slaves du Sud
Institut de littérature et de theatrologie de L'Academie de Slaves du Sud
Chaire de langue croato-serbe moderne de la Faculté de Philosophie de l'Université de Zadar
Chaire de langue croato-serbe moderne de la Faculté de Philosophie de L'Université de Zagreb
Chaire d'histoire de la langue croate et de dialectologie de la Faculté de Philosophie de Zagreb
Chaire de lettres croates anciennes de la Faculté de Philosophiè à Zadar
Chaire de lettres croates anciennes de la Faculté de Philosophie à Zagreb
Chaire de lettres croates modernes de la Faculté de Philosophie à Zadar
Chaire de lettres croates modernes de la Faculté de Philosophie à Zagreb
Institut linguistique de la Faculté de Philosophie à Zagreb
Institut pour l'étude de la littérature de l'Université de Zagreb
Institut de l'ancienne langue slave à Zagreb
Association croate des traducteurs litteraires.


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Matica iseljenika i Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskoga književnog jezika - Ivan Čizmić

Deklaracija o Nazivu i položaja Hrvatskog Književnog jezika i emigracija – Joza Vrljicak

Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskog književnog jezika (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Apel hrvatskih književnika i pisaca u emigraciji – Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Od Baščanske ploče do zagrebačke Deklaracije (1076-1967) – Vinko Nikolić - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967
http://studiacroatica.blogspot.com.ar/2017/04/od-bascanske-ploce-do-zagrebacke_6.html

Borba za hrvatski književni jezik (1967) – Krsto Spalatin - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Spanish

Los croatas en defensa de su idioma nacional - Ivo Bogdan, Buenos Aires - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La declaración sobre la denominación y la situación actual del idioma literario croata - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

Proyecto de resolución de un grupo de escritores servios - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La lengua croata - Zdravko Sancevic, Caracas, Venezuela - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27


German

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appell kroatischer Schriftsteller im Exil - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


French

Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appel des écrivains croates en exil (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


English

Serbo-Croatian or Serbian and Croatian? Considerations on the Croatian Declaration and Serbian Proposal of March 1967 – Includes the Declaration Concerning the Name and the Position of the Croatian Literary Language - Christopher Spalatin - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York

Statement of the Croatian Academy of America Regarding the Zagreb Language Declaration (1967) - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York





La Llorona de Chovet, el diario Clarín y Studia Croatica


La Llorona de Chovet, el diario Clarín y Studia Croatica

Desde hace un par de semanas apareció la noticia de un hecho extraño en la generalmente tranquila localidad de Chovet. Ese pueblo, junto con Villa Mugueta, son las dos localidades ubicadas en el sur de la provincia de Santa Fe con mayor concentración de croatas en Argentina

La noticia pasó de ser una nota local, a tener impacto regional (La Capital de Rosario) para pasar estos días a tener difusión nacional (por ejemplo el portal de TN y el propio diario Clarín entre otros). Clarín, en su edición electrónica de ayer 30 de marzo de 2017 utilizó una foto propiedad de Studia Croatica. Esa foto muestra el arco de entrada a Chovet, que tiene agregado un cartel de bienvenida en idioma croata, junto a las banderas de Croacia y de Bosnia-Herzegovina. Esa foto la hemos tomado en ocasión del Encuentro de Croatas que organizó la colectividad croata de Chovet, con el apoyo de Studia Croatica el 27 de marzo de 2004. Ese día el pueblo recibió a croatas de la región y también a los embajadores de la República de Croacia y de Bosnia-Herzegovina y a otros diplomáticos.

Nuestra foto de 2004 se encuentra en:

Mientras que la nota de Clarín es:

Creemos que Clarín debería reconocer la fuente de las imágenes y textos que utilizan, máxime cuando tienen © Copyright (derecho de reproducción). Lamentamos el olvido y esperamos que el diario compense esa falta.

Redacción de Studia Croatica


Thursday 30 March 2017

Appell kroatischer Schriftsteller im Exil (1967)


Appell kroatischer Schriftsteller im Exil

Im Zusammenhang mit der Deklaration erklären sich kroatische Schriftsteller und andere Literaten, die in der freien Welt leben, durch den vorliegenden Appell mit ihren Kollegen in der Heimat solidarisch.

In der letzten Zeit ist in Kroatien ein wichtiges Ereignis geschehen, das eine große Aufmerksamkeit in der Weltpresse fand. Es handelt sich um die Deklaration über die Benennung und Lage der kroatischen Schriftsprache, die in der Plenarsitzung des Schriftstellerverbandes Kroatiens am 15. März 1967 in Zagreb einstimmig angenommen wurde. Diese Deklaration wurde von 19 kroatischen kulturellen und wissenschaftlichen Institutionen und Organisationen unterzeichnet. Als Reaktion auf dieses Ereignis folgten verschiedene Aktionen der Organe der Sozialistischen Föderativen Republik Jugoslawiens und der kommunistischen Partei, in denen die Institutionen und die Personen, die Deklaration unterschrieben haben, zur Zielscheibe von Angriffen und Verfolgungen geworden sind.

Durch das große Echo, das dieses Ereignis gefunden hat, wurde es klar, daß die Deklaration ein erstklassiges Dokument für ein selbständiges kulturelles Leben des kroatischen Volkes darstellt, das eine eigene Sprache unter eigenem Namen und eine eigene Literatur, die alle Stufen der europäischen Literaturen von ihren Anfängen bis zu unseren Tagen verfolgt hat, besitzt und große Werke von nationaler und internationaler Bedeutung hervorbrachte. Hier muß man vor allem vermerken, daß im heutigen kommunistischen Jugoslawien gegen die kroatische Sprache und Literatur offen Gewalt angewendet wird und daß infolge der direkten staatlichen Zwangsmaßnahmen der kroatischen Sprache und Literatur die Gefahr droht, daß sie durch die serbische Sprache und Literatur ersetzt wird, die hauptsächlich erst vom 19. Jahrhundert datiert. In der Atmosphäre des allgemeinen politischen Druckes wurde im Jahre 1954 in Novi Sad eine Tagung organisiert und das sogenannte Abkommen von Novi Sad unterschrieben. Hier wurde die unzutreffende und künstliche Benennung ,,serbo-kroatische Sprache" und die „serbo-kroatische Literatur" angenommen, derer sich leider auch oft ausländische Linguisten und Fachbücher bedienen.

Da die kroatischen Schriftsteller und Sprachwissenschaftler sowie verschiedene Institutionen und Organisationen auf dem Gebiet der Literatur und Linguistik ihr größtes und wertvollstes kulturelles Volksgut, ihre Sprache, ernsthaft bedroht sahen, haben sie sich trotz sehr schwerer Bedingungen zum Bollwerk ihrer jahrhundertelangen literarsprachlichen Tradition gemacht. Das war ein wahrer Aufruf für die Freiheit der Kultur und des künstlerischen Schaffens, ein Einsetzen für die volle Entfaltung des freiheitlichen universalen europäischen Geistes. So sind die kroatischen Schriftsteller und Intellektuellen in der gegenwärtigen Situation die Vorkämpfer für die Verteidigung der höchsten Werte unserer Kultur geworden. Deswegen bezeugen wir kroatischen Schriftsteller im Exil ihnen hiermit die verdiente und gebührende Achtung. Im gerechten Kampf erklären wir uns mit ihnen solidarisch und geben ihnen unsere ganze moralische Unterstützung.

Wegen des hohen Bewußtseins der kroatischen Schriftsteller und Sprachwissenschaftler und ihres Einsetzens für Ideale und die Freiheit der Kultur hat das jugoslawische kommunistische Regime in Belgrad, mit der kommunistischen Partei an der Spitze, gegen sie Mißtrauen gesät, indem es sie „Chauvinisten" nennt und ihren Kampf als „ungesetzlich" erklärt. Tatsache aber ist, daß diese Leute einen sehr wichtigen Teil der geistigen Elite des kroatischen Volkes bilden und daß sie mit Recht stolz sind auf ihre literarisch-kulturelle Vergangenheit, was ihr klares und entschlossenes Einstehen für die Deklaration bezeugt. Wir, ihre Landsleute, kroatische Schriftsteller in der freien Welt, richten in diesem Zusammenhang einen Appell an die Weltöffentlichkeit, insbesondere an die internationalen und nationalen kulturellen Institutionen und Organisationen, damit sie in diesem entscheidenden Augenblick ihre Stimme zu Gunsten der Verteidigung der kroatischen Schriftsteller und Linguisten und für die Freiheit der Kultur in Kroatien erheben und damit sie durch ihre Interventionen die freie Entwicklung, der kroatischen Sprache und Literatur, die in der gegenwärtigen SFR Jugoslawien Gegenstand der Diskriminierung und der Zerstörung sind, verhindern.

Am Tage des Todes der Grafen Zrinski und Frankopan, 30. April 1967

Luka BRAJNOVIC (Spanien)
Luka FERTILIO (Chile)
Alan HORIC (Kanada)
Andrija ILIC  (England)
Nada KESTERCANEK VUJICA  (USA)
Lucijan KORDIC (Schweiz)
Predrag KORDIC  (USA)
Ivo LENDIC (Argentinien) (
Enver MEHMEDAGIC (Argentinien)
Vinko NIKOLIC (Frankreich)
Borislav MARUNA (USA)
Antun NIZETEO  (USA)
Gracijan RASPUDIC  (USA)
Mirko COVIC (Österreich)
Krunoslav DRAGANOVIC (Österreich)
Jere JAREB (USA)
Bogdan RADICA (USA)
Stjepan RATKOVIC (Italien)
Franjo TROGRANCIC (Italien)
Dusan ZANKO (Venezuela)


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Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967





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Deklaracija o Nazivu i položaja Hrvatskog Književnog jezika i emigracija – Joza Vrljicak

Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskog književnog jezika (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Apel hrvatskih književnika i pisaca u emigraciji – Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Od Baščanske ploče do zagrebačke Deklaracije (1076-1967) – Vinko Nikolić - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967
http://studiacroatica.blogspot.com.ar/2017/04/od-bascanske-ploce-do-zagrebacke_6.html

Borba za hrvatski književni jezik (1967) – Krsto Spalatin - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Spanish

Los croatas en defensa de su idioma nacional - Ivo Bogdan, Buenos Aires - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La declaración sobre la denominación y la situación actual del idioma literario croata - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

Proyecto de resolución de un grupo de escritores servios - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La lengua croata - Zdravko Sancevic, Caracas, Venezuela - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27


German

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appell kroatischer Schriftsteller im Exil - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


French

Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appel des écrivains croates en exil (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


English

Serbo-Croatian or Serbian and Croatian? Considerations on the Croatian Declaration and Serbian Proposal of March 1967 – Includes the Declaration Concerning the Name and the Position of the Croatian Literary Language - Christopher Spalatin - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York

Statement of the Croatian Academy of America Regarding the Zagreb Language Declaration (1967) - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York








Wednesday 29 March 2017

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache (1967)

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache

Die vorliegende Deklaration wurde am 15. März 1967 in der Plenarsitzung des Kroatischen Schriftstellerverbandes in Zagreb einstimmig angenommen. Ausserdem wurde sie von allen für die Literatur und Sprache zuständigen kroatischen Institutionen und von allen Fachleuten unterschrieben, von denen besonders der Schriftsteller Miroslav KRLEZA und Prof. Ljudevit JONKE, beides aktive Mitglieder der kommunistischen Partei Kroatiens, hervorzuheben sind.

Das jugoslawische Polizeiregime, das auf einer fiktiven politischen Einheit der Südslawen beruht, in der Tat aber im Dienste der serbischen Hegemonie steht, wußte gegenüber der Solidarität der kroatischen Institutionen und Persönlichkeiten keine andere Antwort auf die Deklaration über die Benennung und die Lage der kroatischen Schriftsprache, als die Drohung und die Anwendung der Gewalt gegenüber den Unterzeichnern der Deklaration. Trotz dieser Reaktion des jugoslawischen Regimes bleibt die Deklaration ein unzerstörbares Dokument des hohen demokratischen und vaterländischen Bewußtseins der kroatisdien Intelligenz, die, in enger Verbindung mit dem Volk, aus dem sie hervorgeht, tapfer das Recht auf nationale Selbstbestimmung des kroatischen Volkes verteidigt. Die KROATISCHE RUNDSCHAU hält es für ihre besonders ehrenvolle Pflicht, für das internationale Publikum die Deklaration in deutscher Sprache herauszugeben.
DIE REDAKTION

Der jahrhundertelange Kampf der jugoslawischen Völker um nationale Freiheit und soziale Gerechtigkeit gipfelte in der revolutionären Umgestaltung in der Zeit von 1941 bis 1945. Die Errungenschaften der Volksbefreiungs-kämpfe gaben allen Völkern und Volksgruppen in Jugoslawien die Möglichkeit, in eine neue Phase ihrer geschichtlichen Existenz einzutreten. Gestützt auf die grundlegenden Prinzipien des Sozialismus über das Recht eines jeden Menschen, frei von jeder Unterdrückung zu leben, und das Recht eines jeden Volkes auf völlige Souveränität und unbeschränkte Gleichberechtigung mit allen anderen nationalen Gemeinschaften, bildeten die Slowenen, Kroaten, Serben, Montenegriner und Mazedonier einen föderativen Bund als Garantie dieser gegenseitigen Gleichberechtigung, Brüderlichkeit und sozialistischen Zusammenarbeit.
Das Prinzip der nationalen Souveränität und völligen Gleichberechtigung beinhaltet auch das Recht eines jeden unserer Völker, alle Attribute seiner nationalen Existenz zu bewahren und nicht nur seine wirtschaftliche, sondern auch seine kulturelle Tätigkeit maximal zu entwickeln. Unter diesen Attributen spielt die eigene nationale Bezeichnung der Sprache, derer das kroatische Volk sich bedient, eine wichtige Rolle, denn es ist ein unveräußerliches Recht eines jeden Volkes, seine Sprache mit seinem eigenen Namen zu benennen, ohne Rücksicht darauf, ob es sich um ein philologisches Phänomen handelt, das im Rahmen einer besonderen sprachlichen Variante oder sogar insgesamt auch einem anderen Volk eigen ist.

Die Neusatzer Übereinkunft („Novisadski dogovor") hat zu Recht die Gemeinsamkeit der linguistischen Grundlage der serbischen und der kroatischen Schriftsprache unterstrichen und die historische, kulturhistorische, nationale und politische Wahrheit vom Recht eines jeden Volkes auf das eigene Sprachmedium des nationalen und Kulturellen Lebens nicht bestritten. Diese Errungensdiaften haben auch in den Verfassungstexten und im Programm des Bundes der Kommunisten, der politischen Vorhut unserer Völker im revolutionärenKampf, ihre Formulierung gefunden.

Aber trotz der Klarheit der Grundprinzipien haben es gewisse Ungenauigkeiten in Formulierungen möglich gemacht, diese Prinzipien in der Praxis zu umgehen, zu verzerren und im breiten Rahmen der Realitäten unseres gesellschaftlichen und ökonomischen Lebens zu verletzen. Die Umstände, unter denen in unserem Lande etatistische, unitaristisdie und hegemonistische Tendenzen wiederaufgelebt sind, sind bekannt. Im Zusammenhang mit ihnen tauchte auch die Konzeption von der Notwendigkeit einer einheitlichen »Staatssprache" auf, wobei diese Rolle in der Praxis wegen des dominierenden Einflusses des Verwaltungszentrums (Belgrad) unserer staatlichen Gemeinschaft der serbischen Schriftspradie zugedacht wurde. Obwohl auf dem VIII. Kongreß, dem IV. und dem V. Plenum des ZK/BdKJ die Bedeutung der sozialistischen Prinzipien über die Gleichberechtigung unserer Völker und dementsprechend auch ihrer Sprache in unseren Tagen betont worden ist, wird faktisch mit Hilfe des Verwaltungsapparats und der Mittel der öffentlichen und Massen-kommunikation (Bundeszeitungen, TANJUG, in gemeinsamen Sendungen des jugoslawischen Rundfunks und des Fernsehens, im Eisenbahnwesen, in der wirtschaftlichen und politischen Literatur, in Filmjournalen, den verschiedenen behördlichen Formularen), sowie durch die Sprachpraxis in den diplomatischen und politischen Organisationen eine „Staatssprache" der jugoslawischen Volksarmee, der Bundesverwaltung, der Gesetzgebung, aufgezwungen, so daß die kroatische Schrift- und Literatursprache unterdrückt und in die ungleiche Stellung eines lokalen Dialekts gedrängt wird.
Die außerordentlich wichtige, sich auf die wesentlichen Eigenschaften unserer sozialistischen Selbstverwaltungsgesellschaft stützende Initiative zur wirtschaftlichen und gesellschaftlichen Reform verpflichtet uns, in unserem Wirkungsbereich — Sprache, Literatur, Wissenschaft und Kultur im allgemeinen — alles Notwendige für die Realisierung aller dargelegten Prinzipien unserer sozialistischen Struktur in der Praxis zu unternehmen.

Von dieser Grundlage ausgehend, sind die unterzeichneten kroatischen kulturellen und wissenschaftlichen Institutionen und Organisationen der Auffassung, daß es unbedingt notwendig ist:

1. Durch Verfassungsbestimmungen die Gleichheit und Gleichberechtigung aller vier Schriftsprachen: Slowenisch, Kroatisch, Serbisch und Mazedonisch klar und unzweideutig festzulegen. Zu diesem Zweck muß die Formulierung des Art. 131 der Verfassung der SFRJ geändert werden und müßte folgendermaßen lauten:

„Der authentische Text der Bundesgesetze und aller anderen allgemeinen Akte der Bundesorgane wird in den vier Schriftsprachen der Völker Jugoslawiens: Serbisch, Kroatisch, Slowenisch und Mazedonisch veröffentlicht. Die Bundesorgane sind verpflichtet, sich im Amtsverkehr an das Prinzip der Gleichberechtigung aller Sprachen der Völker Jugoslawiens zu halten."

Mit einer adäquaten Formulierung müssen auch die sprachlichen Rechte der nationalen Minderheiten in Jugoslawien gesichert werden.

Die bisherige Verfassungsbestimmung über die „serbokroatische" bzw. „kroatoserbisdie Sprache" ermöglicht es wegen ihrer mangelnden Präzision, daß diese Parallelbezeidmung als Synonym, aber nicht als Fundament der Gleichberechtigung der kroatischen und der serbischen Literatursprache sowohl im Verhältnis zueinander wie zu den Sprachen der übrigen jugoslawischen Völker gleichzeitig aufgefaßt wird. Eine derartige Unklarheit ermöglicht es, daß sich kraft der Realitäten in der Praxis die serbische Literatursprache als einheitliche Sprache der Serben und Kroaten aufgedrängt wird. Unzählige Beispiele, darunter als neuestes die Beschlüsse der V. Versammlung des Bundes der Komponisten Jugoslawiens, beweisen, daß dies die Wirklichkeit ist. Diese Beschlüsse sind gleichzeitig in serbischer, slowenischer und mazedonischer Version veröffentlicht worden, als gäbe es überhaupt keine kroatische Schriftsprache, oder als sei diese mit der serbischen identisch.
Die unterzeichneten Institutionen und Organisationen sind der Auffassung, daß das kroatische Volk in solchen Fällen nicht vertreten ist und keine gleichberechtigte Stellung einnimmt. Eine solche Praxis kann keinesfalls mit der im übrigen nicht anzuzweifelnden Tatsache gerechtfertigt werden, daß die kroatische und die serbische Schriftsprache eine gemeinsame linguistische Grundlage haben.

2. In Übereinstimmung mit den obigen Forderungen und Erläuterungen ist es notwendig, wo immer es sich um die kroatisdie Bevölkerung handelt, die konsequente Anwendung der kroatischen Schriftsprache in den Schulen, in der Presse, im öffentlichen und politischen Leben, im Rundfunk und Fernsehen zu sichern und dafür zu sorgen, daß Angestellte (gemeint sind insbesondere Behördenangestellte), Lehrer und öffentlich wirkende Personen, ohne Rücksicht auf ihre Herkunft, sich der Literatursprache jenes Kreises bedienen, in dem sie wirken.

Wir unterbreiten diese Deklaration dem Sabor (Landesparlament) der Sozialistischen Republik Kroatien, der Bundesversammlung der SFRJ und unserer gesamten t3ffentlichKeit, damit die dargelegten Prinzipien bei der in Vorbereitung befindlichen Verfassungsänderung unzweideutig formuliert und in Übereinstimmung hiermit ihre konsequente Anwendung in unserem gesell-schaftlichen Leben gesichert wird. („Telegram", 17. 3. 1967.)

Matica hrvatska (Mutterhört für kroatische Kultur)
Schriftstellerverband Kroatiens
PEN-CLUB, Kroatische Zentrale
Kroatische Philologische Gesellschaft (JA ZU)
Abteilung für Philologie der Südslawischen Akademie der Wissenschaften und Künste (JAZU)
Abteilung für moderne Literatur der JA ZU
Institut der Sprache der JAZU
Institut für Literatur und Theatrologie der JA ZU
Lehrstuhl für moderne kroatisch-serbische Sprache der philosophischen Fakultät in Zadar
Lehrstuhl für moderne kroatisch-serbische Sprache der philosophischen Fakultät in Zagreb
Lehrstuhl für Geschichte der kroatischen Sprache und Dialektologie der philosophischen Fakultät in Zagreb
Lehrstuhl für ältere kroatische Literatur der philosophiscben Fakultät in Zadar
Lehrstuhl für ältere kroatische Literatur der philosophischen Fakultät in Zagreb
Lehrstuhl für neuere kroatische Literatur der philosophischen Fakultät in Zadar
Lehrstuhl für neuere kroatische Literatur der philosophischen Fakultät in Zagreb
Institut für Linguistik der philosophischen Fakultät in Zagreb
Institut für Literaturwissenschaft der philosophischen Fakultät in Zagreb
Altslawisches Institut in Zagreb
Verein der literarischen Übersetzer Kroatiens

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Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967




Ver también / See also / Gledaj isto:

The 1967 Declaration and related texts, in 5 languages (16 texts)

Croatian

Matica iseljenika i Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskoga književnog jezika - Ivan Čizmić

Deklaracija o Nazivu i položaja Hrvatskog Književnog jezika i emigracija – Joza Vrljicak

Deklaracija o nazivu i položaju hrvatskog književnog jezika (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Apel hrvatskih književnika i pisaca u emigraciji – Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Od Baščanske ploče do zagrebačke Deklaracije (1076-1967) – Vinko Nikolić - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967
http://studiacroatica.blogspot.com.ar/2017/04/od-bascanske-ploce-do-zagrebacke_6.html

Borba za hrvatski književni jezik (1967) – Krsto Spalatin - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


Spanish

Los croatas en defensa de su idioma nacional - Ivo Bogdan, Buenos Aires - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La declaración sobre la denominación y la situación actual del idioma literario croata - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

Proyecto de resolución de un grupo de escritores servios - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27

La lengua croata - Zdravko Sancevic, Caracas, Venezuela - Studia Croatica, Año VIII, Buenos Aires, 1967, N° 24-27


German

Deklaration über die Bezeichnung und Stellung der kroatischen Schriftsprache - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appell kroatischer Schriftsteller im Exil - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


French

Declaration sur l'appellation de la langue littéraire croate et sur sa situation dans les circonstances actuelles (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967

Appel des écrivains croates en exil (1967) - Hrvatska Revija, godina XVII, svezak 1-2 (65-66), München, Kolovoz 1967


English

Serbo-Croatian or Serbian and Croatian? Considerations on the Croatian Declaration and Serbian Proposal of March 1967 – Includes the Declaration Concerning the Name and the Position of the Croatian Literary Language - Christopher Spalatin - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York

Statement of the Croatian Academy of America Regarding the Zagreb Language Declaration (1967) - Journal of Croatian Studies, VII-VIII, 1966-1967, Annual Review of the Croatian Academy of America, Inc., New York